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Trek in Corse : 7 jours sans voiture sur l’Ile de Beauté (2ème partie)

Trekking en corse au bord du Lac Nino © Sébastien TORCHIO, www.Annecy.Photo

Les gorges de la Restonica et du Tavignano depuis Corte

Après deux jours passés au bord de la mer, il est temps d’aller goûter à l’ivresse des cimes et à la solitude des montagnes Corse et ainsi tutoyer le fameux GR20. Direction Corte via le 1er train du matin, où arrivé en gare, une navette (tarif de 8 à 10€) vous permet de faire la jonction avec le parking des Bergeries de Grotelle, située au fin fond de la tortueuse vallée de la Restonica. Attention de ne pas rater le coche car vous êtes quitte pour un surplus à pied d’une quinzaine de kilomètres ou pour une longue partie d’auto-stop.

Cet article est constitué de deux parties :

1ère Partie : Autour d’Ajaccio
2ème Partie : Les gorges de la Restonica et du Tavignano depuis Corte

Direction le GR20 © Sébastien TORCHIO, www.Annecy.Photo

J3 – Lac Melo et Capitello, brèche de Capitello, refuge de Manganu

Lac de Melo et Capitelo © Sébastien TORCHIO, www.Annecy.Photo

Un vaste parking et un chalet « buvette » font offices de point de départ de notre petit périple qui débute par la montée aux lacs de Melo et de Capitello. Après quelques mètres vous pénétrez au cœur des 350000 hectares du Parc Naturel Régional Corse que vous ne quitterez plus durant 3 jours.

Bien que ces deux lacs glaciaires se succèdent rapidement, l’ambiance se révèlent être totalement différente, le lac de Melo (1 711 m) offrant de larges couleurs verdoyantes grâce à ces alpages et ses eaux d’un vert émeraude, tandis que l’atmosphère autour du lac Capitello, perché déjà à près de 2000m (1 930 m) est beaucoup plus minérale avec de hautes falaises rocailleuses ceinturant le « réservoir » d’altitude.

Chalet au bord du Lac de Melo © Sébastien TORCHIO, www.Annecy.Photo GR20 en direction du Refuge de Manganu © Sébastien TORCHIO, www.Annecy.Photo Brèche de Capitelo © Sébastien TORCHIO, www.Annecy.Photo

Encore un peu de verdure avant de s'enfoncer dans la brèche de Capitelo © Sébastien TORCHIO, www.Annecy.Photo

Les nombreux guides et topo, classant cette randonnée comme « incontournable », l’itinéraire est très prisé des randonneurs, notamment jusqu’au 1er lac d’un accès plutôt aisé en suivant le marquage jaune prévu pour des familles. Pour les plus aguerris, je vous conseille de bifurquer vers la droite après quelques minutes de marche, afin d’emprunter un second sentier, moins fréquenté, mais beaucoup plus accidenté et comportant des passages d’escalade équipés de chaînes et des échelles aériennes. Passé le Lac de Mélo et poursuivre en direction de Capitello permet de retrouver un peu de calme et de quitter l’autoroute à touristes, le franchissement d’une barre rocheuse s’affichant comme une véritable barrière naturelle vers la suite de l’itinéraire. Bien que les paysages et le calme nous invitent à lézarder au soleil, la brèche de Capitello (Bocca à le Porte), véritable éboulis de pierres mal taillées surmontées de pics et sommets acérés, se profile au-dessus des têtes. C’est véritablement la difficulté de cette journée, l’attention étant de mise tant pour suivre l’itinéraire orné de peinture et tracé à travers les rocailles, que pour s’assurer des appuis souvent fuyant au contact du pierrier. L’arrivée au sommet vous offre alors une vue dégagée sur les lacs d’un côté, le Monte d’Oro, sommet culminant à 2389m, et sur les prairies de l’autre. La descente sur le refuge de Manganu, via des pozzines (ou pozzi : formation végétale de tourbières parsemées de trous d’eau), donne l’opportunité de 1ères rencontres avec les vaches et de magnifiques chevaux corse. L’arrivée au refuge, avec la douche fraiche, le repas et le repos sous tente, marque la fin de cette étape accidentée et sportive.

1ère rencontre avec les Pozzines et vache Corse en direction de Manganu © Sébastien TORCHIO, www.Annecy.Photo

J4 – Refuge de Manganu, plateau Camputile, bergerie Vaccaghja, lac Nino, bergerie Vaccaghja

Refuge de Manganu © Sébastien TORCHIO, www.Annecy.Photo

Si cette seconde journée ne s’annonce pas comme la plus longue et la plus difficile, le réveil aux 1ères lueurs du jour permet de profiter d’un petit déjeuner plutôt calme au refuge, mais également d’un départ en solo. En effet depuis le passage via la brèche de Capitello, la veille, nous empruntons le célèbre et emblématique GR20. L’évolution sur cette itinéraire aux marques rouges et blanches durant toute la journée, avec un passage par les bergeries de Vaccaghja jusqu’au Lac Nino (Ninu) avant un retour aux bergeries, imposent un départ matinale afin de bénéficier d’une relative fraicheur mais également de la 1ère trace sans affluence.

Chevaux sur le Plateau Camputile © Sébastien TORCHIO, www.Annecy.Photo

Plateau Camputile © Sébastien TORCHIO, www.Annecy.Photo

Plateau Camputile © Sébastien TORCHIO, www.Annecy.Photo

La piste serpente ainsi aux cœurs du plateau du Camputile, où vagabonde une multitude de vaches et chevaux, agrémentant un peu plus encore ces panoramas montagnards somptueux. Les images réalisées prennent ainsi des allures de cartes postales. Juste avant le majestueux Lac de Nino, qui fourmille de pozzi et de chevaux, vous pouvez profiter du refuge « les bergeries de l’Inzecche » afin de faire une pause casse-croute. Cette halte salvatrice vous permet, après coup, de flâner le long des berges du Lac avec une petite sieste réparatrice bien méritée. Il est alors temps de rejoindre les bergeries de Vaccaghja pour la nuit avec la surprise de bénéficier d’une agréable douche chaude avant un repas copieux.

Chevaux dans les pozzines du Lac Nino © Sébastien TORCHIO, www.Annecy.Photo

Vaches au bord du Lac Nino © Sébastien TORCHIO, www.Annecy.Photo

J5 – bergerie Vaccaghja, Refuge de Sega, Corte (visite de la ville)

Bivouac à la bergerie de Vaccaghja © Sébastien TORCHIO, www.Annecy.Photo bergerie de Vaccaghja © Sébastien TORCHIO, www.Annecy.Photobergerie de Vaccaghja © Sébastien TORCHIO, www.Annecy.Photo

Bien que l’hébergement affiche complet, je suis à nouveau le plus prompt à me lever. Il faut dire que la petite fraicheur du matin m’a largement poussé à sortir du duvet pour me réchauffer ; nous sommes à plus de 1600m et mon duvet 5° semble avoir atteint les limites du confort !!! Qu’importe, je profite de ce P’tit Déj en tête à tête pour émerger tranquillement et ainsi échanger avec le berger qui me reçoit en cette heure précoce pour moi, mais plutôt habituelle pour lui, les chèvres demandant une traite aux aurores. Si son accueil me parut un brin « hostile » la veille, son attitude froide se dissipa lors de notre échange matinal autour de son métier et de son estive avec les bêtes (chèvres, chevaux et vaches). Son intérêt fut également partagé sur mon itinéraire plutôt inhabituel (et mon intention de rejoindre d’une traite Corte via le refuge de Sega), face à cette horde de Pellerin massée sur le GR20, et mon équipement « light », mais sécurit pour la réalisation de mon périple. Le jour ayant totalement fait son apparition je pars le long de la sente balisée longeant le Tavignanu (Tavignano).

Fait de déversoirs, vasques et de cascades, l’itinéraire quitte peu à peu le plateau verdoyant pour s’enfoncer dans une forêt de résineux, qui au fil de troués, laisse entrevoir de beaux sommets. Le récent refuge de Sega est atteint rapidement. Quelques cochons s’ébattent librement au milieu des tentes laissées libres par les campeurs partis en randonnée pour la journée. Certains auront de belles surprises au retour !!!

Déversoirs, vasques et cascades des gorges du Tavignano © Sébastien TORCHIO, www.Annecy.Photo

Pour ma part je ne m’y attarde que durant une brève pause repas et afin de prendre mon 1er café en deux jours, l’objectif étant de bénéficier d’un maximum de temps pour visiter le centre de Corte avant de reprendre le train en soirée pour rejoindre Bastia, où l’hébergement en soirée est retenu.

[Option] J6 – Boucle sur le plateau d’Alzu depuis Refuge de Sega,

Refuge de Sega © Sébastien TORCHIO, www.Annecy.Photo

Si l’envie ou le temps vous le permet, profiter d’une nuit au Refuge de Sega afin d’effectuer une boucle en aller-retour sur le plateau d’Alzu (Alzo). Les avis sont unanimes et très favorables car les paysages sont à couper le souffle.

Pour ma part la case visite de Bastia ayant été cochée bien auparavant, je n’effectue pas cette variante. Un choix qui finalement s’avérera bien inopportun…

J6 / J7 – Direction Bastia – Retour Continent

Port de Bastia © Sébastien TORCHIO, www.Annecy.Photo Vieux Port de Bastia © Sébastien TORCHIO, www.Annecy.Photo Port de Bastia © Sébastien TORCHIO, www.Annecy.Photo

Après une correspondance à Ponte-Leccia, je débarque en soirée à Bastia par le dernier train Corse. Je retrouve tout le confort d’un hôtel 3* situé à deux pas de la gare, mais aussi tout le vacarme et la folie de la ville. Après une bonne nuit de sommeil malgré tout, je profite de la journée du lendemain pour découvrir Bastia : sa place St Nicolas, sa citadelle, ses remparts, son vieux port … Je vous avoue que prévoir une journée complète ne fut pas la plus riche idée qu’il soit, car en une après-midi et une bonne soirée le tour est bouclé. Bref, une journée supplémentaire pour une rando sur le plateau d’Alzo n’aurait pas été un luxe finalement (Voir Option J6).

Comme toute aventure a une fin, cette 7ème et dernière journée était consacrée au retour sur le continent pour retrouver ma voiture laissée en stand-by durant 7 jours sur le parking de l’aéroport Lyon St Exupéry … Sans le moindre remord !!!

Une seconde alternative est également envisageable avec un retour par Calvi qui dispose également d’un aéroport (train Corse Corte-Calvi via un changement à Ponte Leccia). Cela vous permettra, si l’horaire de départ de votre avion vous le permet (ou hors option J6), de faire un crochet par la magnifique cité de Christophe Colomb, située en terre de Balagne.

Découvrez la 1ère Partie de cette aventure : Autour d’Ajaccio