Trail, Trek, Rando, Ski : 1 mois en laine mérinos

Effet de mode ou véritable révolution technologique ???
Telles étaient mes questions depuis que le monde de l’Outdoor ne jure que par ces nouveaux vêtements confectionnés en laine mérinos. Une « technologie » débarquée en France il y a déjà maintenant quelques années, mais qui fait une entrée « fracassante » dans les sports de plein air, au point d’en fabriquer des sous-vêtements, slips, culottes et brassières !!!
D’un naturel toujours méfiant, pour ne pas dire sceptique, j’ai décidé de tester par mes propres moyens afin de me faire un avis sur cette matière réputée pour son absence d’odeur – même sans lavage -, sa facilité de séchage, sa relative douceur ainsi que son apport calorifique. Objectif affiché, comme bon nombre de trekkeurs, l’allègement du sac à dos – poids -, gain de volume et ce, en vue de la préparation des grands treks pour les prochains mois et prochaines années – j’entends déjà mon fils souffler dans le dos -. Je vous épargnerai ici le descriptif et l’historique de cette matière, tout en invitant les mordus de laine à découvrir l’histoire des moutons mérinos, grâce à mon ami qui sait tout sur tout : Google 1er.
Douceur et remède anti-odeur
Durant près d’un mois, j’ai donc opté pour le port d’une 1ère couche – ou « base layer » pour les amoureux de la langue de Shakespeare – en laine merinos lors de toutes mes activités sportives extérieures, que ce soit en course à pied sur route, en trail running, en randonnée, en ski ou en raquettes. Rien ne lui a été épargné en termes de condition météo – moi aussi par la même occasion – et aucun lavage, si ce n’est le 1er après l’achat en neuf, n’a été effectué : « mode putois ON ». Un point sur une idée reçue : NON la laine merinos ne gratte pas. Au contraire, elle est même relativement douce. Si douce d’ailleurs que lorsque vous enfilez le sous pull pour la première fois, il vous vient une irrésistible envie de vous mettre dans le canapé au coin du feu, surtout si la pluie et le froid vous attendent derrière la porte. Mes doutes et mes réticences ont vite étaient levés dès les 1ères sorties effectuées dans des conditions assez difficiles (vent, pluie, neige, froid). Bien que trempé jusqu’aux os, je n’ai pas eu cette sensation de froid que l’on peut ressentir avec les vêtements synthétiques humides. J’ai rapidement pu constater qu’au niveau séchage, il ne fallait pas espérer profiter d’une pause pique-nique pour retrouver un sous-vêtement sec pour la seconde partie de la randonnée, même en cas de douceur ou de séchage au soleil (peut-être en été ???). Mais le nerf de la guerre en trek, ce sont aussi les odeurs. Ceux qui ont déjà testé les dortoirs de refuges ou les chambres collectives d’Auberge de Jeunesse en savent quelques choses. Difficile de s’endormir avec toutes ces odeurs qui se mélangent. Avec le mérinos, le miracle existe vraiment grâce à ces « nouveaux » produits qui annihilent toutes odeurs même après plusieurs heures de transpiration et d’efforts.
150, 200, 260 … A chaque saison son grammage.
Il existe effectivement plusieurs « épaisseurs » de mérinos qui s’expriment en g/m². Ainsi pour la couche de base et les sous-vêtements, optez pour du 150 g/m². Polyvalente, cette gamme vous accompagnera dans la plupart de vos activités que ce soit en trekking, trail, rando … Vous partez affronter des conditions plus rudes, avec des nuits en bivouac dans le désert ou de grandes ascensions en altitude, choisissez du 200 g/m², plus chaud. Au-delà, il convient de se renseigner auprès de vendeurs spécialisés qui sauront mieux évaluer l’apport de chaleur nécessaire pour votre confort. Attention, si la chaleur est un indice de confort, elle est également une grande consommatrice de calories. Avoir trop chaud n’est donc pas forcément un atout, au même titre qu’avoir froid.
En conclusion
Après cet essai, je dois avouer qu’il sera difficile de se passer de cette laine « mérinos », à tel point que j’apprécie son confort et sa douceur dans des moments « cocooning, même si ce n’est pas sa destinée 1ère. Les bénéfices et le confort sont vraiment au rendez-vous et la matière tient toutes ses promesses, particulièrement en termes de lutte contre les odeurs. Reste un point négatif, outre l’entretient délicat – bien lire les étiquettes pour le lavage et le séchage – et le temps de séchage (en activité), le coût assez élevé des produits, notamment ceux de qualité, même si avec l’arrivée de nouveaux concurrents, telles les grandes enseignes de sport, les prix ont tendances à se resserrer.
Je terminerai par un petit mot sur la qualité des différents vêtements en laine mérinos. Comme annoncé en début d’article, il existe un véritable effet de mode du « Merinos » et forcément chacun veut sa part du gâteau. Attention toutefois à bien lire les étiquettes, car tous les fabricants ne proposent pas la même qualité de laine et n’ont pas la même éthique en vers les animaux. Si pour l’éthique, il est plus difficile de suivre la filière, en revanche les étiquettes sont claires pour peu que l’on y porte attention. En résumé, les moins chères ne sont pas forcément les moins bien mais les plus chères ne sont pas aussi les mieux. N’hésitez pas à regarder au-delà des frontières, surtout pour ceux qui voyagent, quitte à payer quelques frais de douanes, le jeu en vaut la chandelle.
Alors si l’idée de ressembler à un mouton ne vous effraie pas, vous pouvez toujours regarder du côté de chez Icebreaker, Smartwool, Ortovox, Patagonia , Quechua… Ce sera pour votre plus grand bien.