Rencontre avec le Piton de la Fournaise

Éruption du Piton Kalla et Pelé du 29 Octobre 2015
Dans la carrière d’un photographe, il y a des dates, des rencontres, des évènements qui marquent à jamais votre vie et restent inoubliables. Ce Vendredi 30 Octobre 2015 est assurément un de ces jours.
Depuis ma 1ère rencontre avec l’Ile de la Réunion en 2011, ce morceau de terre planté au cœur de l’océan indien m’attire par ces contrastes, ces richesses humaines, paysagères, photographiques … Difficile de ne pas succomber aux charmes de ce département français si particulier.
« Réunion Island, île à grand spectacle »
Le slogan, mis en avant par l’office de tourisme dans ses brochures ou sur sa page Facebook, peut paraître tapageur, un peu exagéré et en trompe l’œil pour quiconque n’a jamais découvert cette région située à près de 10000 kms de Paris. Pourtant pour ma 3ème venue sur l’ile (2011, 2013, 2015), jamais je n’avais assisté à pareil spectacle, découvert une telle beauté de paysage et observé d’aussi près la force de cette nature.
En effet, depuis ce début d’année 2015, le Piton de la Fournaise, volcan emblématique de la Réunion, ne cesse de se manifester. Février, Mai, Juillet. 3 éruptions successives au cours d’une même année, et une activité toujours significative à quelques jours de mon arrivée pour ces 3 semaines de vacances de la Toussaint. Pour la 1ère fois, ce sera donc armé de tout mon attirail photographique « lourd » (Canon 7d et EOS M, objectif 35-350, 17-50 …), que je débarquerais à Rolland Garros avec l’espoir d’assister à un nouveau réveil d’un des volcans les plus actifs au monde.
2 RDV avortés
Il me faudra toutefois être patient, car les deux 1ers soubresauts du volcan seront avortés, faute d’une réactivité un peu lente de ma part, mais également suite à la baisse très rapide du trémor, les 19 et 25 Octobre. Ce ne sera que partie remise, car le jeudi 29 au soir, la colère du Piton grondera à nouveau. Timidement à partir de 17h, puis plus violement durant la nuit. Dès le vendredi matin, je suis donc à quai pour cette rencontre avec un des géants de l’Océan Indien. Ce sera tout d’abord dans les airs avec Julien, sympathique pilote de l’ULM A22 vision de Planétaire 974, qui me proposera plusieurs rotations au-dessus du cratère nouvellement formé et fraichement nommé Kiala et Pelé, puis dès le soir aux pieds des remparts de l’enclos Fouquet. Le spectacle est saisissant, d’autant que d’après les habitués et connaisseurs, cette dernière manifestation est la plus visuelle et la plus violente de l’année 2015. Le shooting durera de longues heures et j’avoue avoir eu un peu de mal à redescendre vers mes « quartiers » pour la nuit. Le lendemain, la Fournaise s’endormira à nouveau en cours d’après-midi, me laissant à jamais ces images gravées dans un coin de ma tête.