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Des pompiers qui ont du flair

Chien de sauvetage et recherche des sapeurs-pompiers - © TORCHIO Sébastien

Chien de sauvetage et recherche des sapeurs-pompiers - © TORCHIO Sébastien

Au service de la population 24h/24h, la locution nominale sapeur-pompier renvoie inconsciemment à ces hommes et ces femmes qui font preuve de courage et de dévouement pour venir au secours des citoyens. Il est pourtant des situations où les soldats du feu font appel aux services de leurs meilleurs amis pour les soutenir, voir les suppléer. Cet ami, c’est le chien. Ils sont Bergers Allemands, Malinois, Golden Retriever, Labradors, Berger Hollandais … et sont membres à part entière des équipes d’interventions des services départementaux d’incendie et de secours(*).

Un tandem inséparable

Si l’engagement initial en tant que sapeur-pompier reste un pré-requis, cette spécialité n’est pas de tout repos pour les conducteurs cynotechniques qui en font le choix, car le binôme forme un tandem inséparable, aussi bien au travail que dans la vie de tous les jours. Ainsi, le chien fait partie intégrante de la vie familiale et si une part des soins vétérinaires et d’alimentation sont pris en charge par l’employeur, le chien reste la propriété du maître avec tous ses avantages mais aussi les inconvénients. Des inconvénients balayés rapidement d’un revers de la main, lorsque les discussions s’engagent avec ces spécialistes canins, ou par la mise en évidence des moments de complicités partagés sur le terrain d’exercice.

Les missions : Avalanches, recherches, catastrophes …

Souvent oubliées du grand public pour les missions quotidiennes, les équipes cynotechniques, composées d’un conducteur cynotechnique et de son chien, ont pourtant un rôle déterminant dans de nombreuses interventions ou le flair du chien reste un atout principal. En Haute-Savoie c’est notamment le cas dans les recherches de personnes ensevelies sous les avalanches et/ ou les décombres, mais également pour les personnes égarées. Les chiens se transforment alors en de véritables détecteurs de vie.

L’engagement dans le cadre d’éventuels renforts hors département pour des catastrophes naturelles (séisme, inondation, glissement de terrain, …) fait aussi partie des missions auxquelles les équipes cynotechniques doivent se préparer. Des missions souvent longues, marquantes, complexes… qui demandent une préparation et des qualités physiques indispensables pour ces chiens de sauvetage, qui doivent rester opérationnels sur une durée de plusieurs jours.

BSPP et Haut-Savoyard en exercice

A l’image des sapeurs-pompiers postés en caserne, qui s’entrainent et acquièrent des actions réflexes, les « cyno » répètent régulièrement des exercices afin que les chiens ne perdent pas leurs automatismes obtenus après une longue et difficile formation qui s’étale sur près de 24 mois. Une forme d’apprentissage largement basée sur les méthodes de jeu/récompense, ou le chien apprend de façon ludique et est récompensé à chaque exercice réussi. Une complicité s’installe alors entre l’homme et l’animal qui travaille avant tout pour faire plaisir à son maître.

Ainsi, durant plusieurs jours, les effectifs haut-savoyards ont pu échanger leur point de vue sur la spécialité avec leur homologue parisien, venus tout spécialement s’entrainer en terre alpine, dans les conditions d’une OPEX – Opération Extérieur dans le jargon militaire. Au programme de ces deux journées, plutôt intensives et chargées, une demi-douzaine de spécialistes cynotechniques a ainsi manœuvré dans les environs de l’agglomération annécienne, pour la partie « terrestre », avant de prendre la direction de Praz sur Arly pour s’exercer aux activités montagne. Le rythme est resté soutenu et les situations ont reproduit le plus fidèlement possible la réalité, histoire de correspondre aux sollicitations auxquelles les sauveteurs seront confrontés dans les semaines ou les mois à venir.

Les équipes cynotechniques sont également présentes à la Brigade des Sapeur-pompier de Paris (BSPP), au Bataillon des Marins Pompiers de Marseille (BMPM) et au sein des Unités d’Instruction et d’Intervention de la Sécurité Civile (UIISC).

Merci à Diouk et Laurent SIINO (BSPP), Dragster et Samuel BERTON (BSPP), Chweep’s et Sofiane MANSOURI (BSPP), Eyco et David SEVESTRE (SDIS 74), Efix et Terence EYMAR (SDIS 74) pour leur collaboration durant ce reportage.

Texte et Photos © TORCHIO Sébastien – Mars 2013

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Galerie photo de l’exercice